Wahouuuuu ça faisait longtemps...!
Je trouve ce mois de juin assez éreintant, un peu trop dense pour être honnête. Depuis quelques jours, j'ai l'impression que ma vie entière se déroule sous mes yeux et qu'il ne me reste qu'un tout petit peu de temps pour prendre les bonnes décisions, faire ce qu'il faut pour réussir le virage et télécharger cette nouvelle version de moi-même qui va m'emmener à la prochaine étape.
Je vois les enjeux des uns, les impératifs des autres.
Cette lassitude qui s’immisce partout. Cette fatigue du monde salarié. Cette fatigue d’être à son compte.
Je vois les mères de familles qui s'agitent, les enfants qui peinent à se réveiller, ceux qui attendent les grandes vacances comme si elles promettaient un avenir meilleur et ceux qui n'en peuvent plus, démunis devant deux mois de chaleur qui n'en finissent pas, sans réelles vacances, à devoir simplement conjuguer le planning des enfants avec leurs propres occupations. En ce qui me concerne, je me sens particulièrement vidée.
Alors ce matin, au lieu de me lever à 4 h 00 comme tous les jours précédents, afin de faire rentrer des ronds dans des carrés, je laisse mes mains agir sur le clavier, dans le silence, tentant de conceptualiser ma vie.
Je n’ai pas d’autres propositions que de m'arrêter l'espace d'un instant pour répondre à l’une de ces questions fondamentales de l'existence.
Pour que, durant quelques secondes au moins, il n’y ait rien de plus important que d’explorer cette force qu’est la vie; et de la considérer comme un sujet majeur, comme le centre de nos actions et de nos décisions.
Ce n’est ni vain, ce n’est ni ridicule, ni superficiel. C’est prendre le temps de respirer un peu.
À quoi tiennent-elles nos vies justement ? Sommes-nous le fruit d'un plan bien huilé qui semble nous appartenir ?
Où est-ce que les grands tournants de notre existence sont dus à de petits hasards, dans une vie d'infinies possibilités?
Parfois, j'imagine avoir fait un contrat avec moi-même dans une vie antérieure, et qu'un peu comme dans un jeu vidéo, j'aurais plusieurs vies... Des vies qui m'auraient permis de parcourir les époques, les âges. Homme ou femme, je pourrais me télécharger au fur à mesure du temps qui passe, uploader mes versions d'une vie à l'autre. Je traverserai l'humanité toute entière pour m'enivrer d'émotions et de connaissances, pour me forger, et gagner les outils de l'étape d'après: la vie 2.0. Je souhaite que ces vies, ces êtres que nous devenions à chaque fois, leur présence, leur parole, leur attitude, et même les expériences qu'ils vivent, viennent chercher nos limites intimes profondes, celle de notre âme, celles qui nous confrontent à l’altérité. Face à tous ces personnages, On ferait ce qu’on peut. Et dans chacune de nos vies, on ferait de notre mieux. Lorsque je suis perdue dans mes pensées et que je cherche des réponses, il faut reconnaître une chose : je réalise que la plupart du temps, venir mettre le doigt sur ce qui nous fait mal, qu'il s'agisse de colère, de fatigue ou de tristesse, nous aident à progresser dans la connaissance de nous-même. Dans nos faiblesses, dans nos convictions, dans la substance de ce qui pour nous est non négociable. Ces difficultés, ces cailloux dans nos chaussures, sont en fait des virgules de l'existence qui nous aident à faire le choix de qui nous sommes. Un jour, quand je serais grande, j'écrirai le livre de ma vie et comment ma collection de petits cailloux m'a fait devenir ce que je suis. Mais en attendant devant le poids du néant, je m'abandonne dans l'océan d'incertitudes. Ne vous en faites pas, ici, la "vue" est belle et je sais que ces merveilleux voyages on ne les fait jamais vraiment seuls... Je vous souhaite une journée de petits hasards aux infinies possibilités!

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