Ce matin, je me suis réveillée en sursaut à 6 h 10 à la suite d’un horrible cauchemar.
Je me suis difficilement extraite de mon lit en me disant qu’un café me ferait le plus grand bien.
Je m’installe sur ma petite banquette de cuisine, les cheveux défaits dans mon merveilleux pyjama d’Alice aux pays des merveilles qui me permets de ne pas laisser tomber la petite fille qui est en moi, et, comme tous les matins, je lis l’article publié sur le compte de Philosophy is sexy.
Le combo boisson chaude et lecture devrait permettre à mon cœur de se calmer un peu.
C’est alors qu’un miracle se produit, je me mets à parcourir les lignes de l’article afin de peut-être y trouver un peu d’inspiration quand je commence à lire l’histoire d’Edith 86 ans.
Edith est venue s’installer à Paris peu après ses 18 ans. Elle y travaille dans un atelier comme couturière et rencontre Gérard qui ne tarde pas à lui faire la cour.
Je me mets alors à songer à cette époque différente de l’amour, je m’imagine Edith dans le milieu des années 50 dans un Paris d’après-guerre ou tout semble possible. Les pupilles de mes yeux sont remplacés par deux gros cœurs façon Tex Avery, mon cauchemar je ne m’en souviens déjà plus tant je suis sous l’effet d’un shoot de love heroin.
Il me reste quelques minutes avant le réveil de ma fille… vite vite, je veux savoir ce qu’il en est de cette sublime histoire parisienne.
Mais voilà que 3 lignes plus bas, je suis bien surprise de découvrir que ce n’est pas du tout le dénouement romantique auquel j’aspirai… Deux jobs, deux enfants et l’usure du quotidien plus tard, c’est avec beaucoup de tendresse qu’Edith et Gérard s’avouent ne plus s’aimer. Le temps avait passé, juste comme ça, et leurs sentiments n’avaient pas résisté aux années.
C’est ainsi que cette histoire prit une tournure certes surprenante, mais absolument merveilleuse et remplie d’amour.
Edith et Gérard n’ont jamais divorcé, au lieu de cela, ils ont fait la liste de tous les rêves et les envies inavouées de chacun, et ils firent le pacte de tout faire pour s’aider à les réaliser, à les accomplir.
Edith et Gérard ont réussi à transformer leur relation pour que la mort de leur amour romantique laisse renaître un lien tout autre, mais tout aussi puissant.
Cette lecture m’a fait sourire, elle m’a mis du baume au cœur. Mes yeux brillent lorsque une histoire me touche, et je suis reconnaissante d’entrevoir dans ce récit un peu de douceur et d’humanité, un peu d’intelligence et surtout beaucoup de tendresse.
Je souhaite à tous les couples qui se font ou qui se défont, de prendre en considération cette tendresse toute-puissante et de ne pas laisser simplement la douleur, la déception ou la frustration nous aveugler.
Le monde a déjà tendance à nous abîmer, à nous marquer, alors prenons soin des uns et des autres. Aidons-nous à continuer la si précieuse liste de nos envies, continuons de marcher côtes-à-côtes même si ce n’est plus main dans la main, apprenons à aimer nos fêlures, car ce sont elles qui laissent transparaître toute notre lumière.

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